Théâtrorama

"Les mots, l’humour, son sens du contact avec le public et la poésie de Luc Apers nous “manipulent” pour nous conduire vers le cœur."


Faisant une halte au Lucernaire à Paris, un spectacle à la fois poétique, drôle et qui unit de façon originale la manipulation des cartes et le théâtre. Dans le rôle du manipulateur et du conteur, Luc Apers qui vient de Belgique. Après sept ans au barreau d’Anvers, il raccroche sa toge et se tourne vers ce qui le passionne : la magie et la scène.

Dès son plus jeune âge, le petit Paul découvre sa passion pour le jeu de cartes. Sous la houlette d’un magicien des cartes, il atteint une virtuosité époustouflante qui le mène vers les sommets de la gloire. Mais son talent est conduit par une vanité tout aussi grande et il perdra de vue les valeurs essentielles de la vie. Il part à leur recherche…

Une histoire à partager…

Tous les ingrédients du conte sont là : une table et un lampadaire désuet, un livre ancien qui contient tous les secrets des tours de cartes, un vieux magicien qui sert de guide au petit Paul et pour sacrifier au modernisme une caméra qui nous permet de voir au plus près les mains du manipulateur sur un écran.

Faisant alterner le conte et les tours de cartes, Luc Apers nous conduit en un voyage initiatique sur les pas du petit Paul. Chaque tour de cartes se fait support d’histoire. Luc Apers nous raconte avec humour les premiers tours appris dans le secret et la naissance de la vanité qui va avec le talent de son interprète. Il nous parle aussi des jeux à l’école, de la découverte et de la perte des premières amours.

L’habileté du manipulateur n’est pas seulement dans ses mains et la magie de ses tours de cartes. Les mots, l’humour, son sens du contact avec le public et la poésie de Luc Apers nous “manipulent” pour nous conduire vers le cœur. Au-delà, il nous incite à une réflexion sur tous les petits pouvoirs, les talents qui font de nous des vaniteux.

Les cartes deviennent l’occasion de feuilleter un livre d’images qui raconte comment échapper à cette vanité, à comprendre que nos talents nous sont prêtés sans nous appartenir. Ils sont présents en nous tout simplement pour nous inciter à mieux partager.

 

Dany Toubiana